Caricatures de Mahomet : France Soir s’explique et limoge
FT1:
Par Alexandra GUILLET
“Au secours Voltaire, ils sont devenus fous !” clame jeudi le journal dès sa Une. Au dessous, une photo montre des fidèles brûlant un drapeau danois. Et France Soir s’interroge : puisque “l’Islam interdit à ses fidèles toute représentation du Prophète, (…) tous ceux qui ne sont pas musulmans sont-ils tenus de se conformer à cet interdit?” “Imagine-t-on une société où l’on additionnerait les interdits des différents cultes? Que resterait-il de la liberté de penser, de parler et même d’aller et venir? Ces sociétés-là, nous les connaissons trop bien. C’est par exemple l’Iran des mollahs.
Mais c’était hier la France de l’Inquisition, des buchers, de la Saint-Barthélemy”, écrit le quotidien dans un commentaire intitulé “Réponses à quelques questions”. “La liberté religieuse, c’est la liberté de croire ou de ne pas croire, de pratiquer un culte en toute quiétude. Mais jamais elle ne saurait se transformer en liberté d’imposer à toute la société les règles relevant d’une seule conviction” affirme encore le journal qui promet à ses lecteurs de continuer à user de la liberté d’expression, “au nom de la République et de ses valeurs”.
Le directeur de la publication évincée
France Soir, qui reproduit également des illustrations qui ont choqué les églises chrétiennes dans le passé, ne mentionne à aucun moment les changements dans sa direction annoncés mercredi soir par son propriétaire Raymond Lakah. Dans un communiqué adressé à l’AFP, M. Lakah avait indiqué, qu’en sa qualité de patron de Montaigne Press, sa société qui détient la majorité de Presse Alliance (société éditrice de France-Soir), il avait décidé de “révoquer Jacques Lefranc de sa fonction de président et directeur de la publication” et son remplacement, à titre intérimaire par Eric Fauveau, directeur général de Presse Alliance. Dans son communiqué, M. Lakah ajoutait : “nous présentons nos regrets auprès de la communauté musulmane et de toutes personnes ayant été choquées ou indignées par cette parution” des 12 caricatures considérées comme portant atteinte au prophète Mohamed.
Le quotidien défend ce matin le droit de la presse à railler n’importe quelle croyance religieuse. Sa publication, la veille, des caricatures danoises à l’image supposée du prophète avait suscité la controverse en France.
پیام برای این مطلب مسدود شده.